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فلسفة- مقاطعة سكيكدة

مدونة خاصة بأساتذة مقاطعة سكيكدة لمادة الفلسفة. تتضمن كل ما يحتاجه الأستاذ من وثائق تعليميّة وتعلميّة وتربوية وبيداغوجية وتشريعيّة وإعلاميّة. وكل ما من شأنه تسهيل مهام الأستاذ. كما يتضمن إسهامات الأساتذة المقاطعة وخارج المقاطعة. إنها فضاء تربوي وتعلميّ مفتوح للجميح.

LA PEDAGOGIE PAR SITUATIONS – PROBLEMES

Publié le 4 Février 2016 par Sahli yacine in مقالات في الكفاءات

LA PEDAGOGIE PAR SITUATIONS – PROBLEMES

La formation proposée cette année à ce sujet, concernait surtout les professeurs de géographie et de sciences humaines mais peut s’adapter aisément à d’autres branches.

Il me paraît opportun de communiquer à d’autres collègues et à toute personne intéressée les rudiments de cette méthode que je qualifierai de révolutionnaire.

Aussi dans un premier temps, j’essaie de définir celle-ci et dans un second je l’applique dans le cadre d’un de mes cours de sciences sociales afin de concrétiser un maximum.

1. Afin de clarifier les choses, commençons par définir la situation

– problème PAR LA négative.

a) La situation – problème, ce n’est pas une problématique.

C’est la confusion la plus fréquente. Les enseignants qui choisissent cette méthode cherchent à sélectionner une série de « bonnes questions » , de problématiques susceptibles d’intéresser les élèves et permettant, par leur exploration, de développer les compétences souhaitées :

  • Pourquoi les américains construisent-ils d’aussi grands buildings alors qu’ils ne manquent pas d’espace ?
  • Pourquoi n’ai-je reçu que 1000 euros sur mon compte en banque alors que mon employeur m’avait promis un salaire de 1400 ?

Quand se pose la question d’évaluation des compétences, ils ne voient en général pas du tout en quoi la « situation- problème » apporte quelque chose de neuf par rapport à leur pratique habituelle.

b) La situation – problème, ce n’est pas un problème « réel » à résoudre.

  • Notre école résisterait-elle à un séisme de magnitude 7 ?
  • Il faudrait arriver à réduire la facture du chauffage de l’école.

Chercher à résoudre de vrais problèmes est tout à fait intéressant pour travailler les compétences, mais cette démarche requiert des conditions de travail plus difficiles à réunir : il n’est pas toujours possible de garantir les moyens pour leur résolution dans le cadre scolaire. La situation – problème se différencie par son côté fictif.

2. Mais, qu’Est- ce donc une situation - problème ?

C’est :

  • une tâche concrète à accomplir dans certaines conditions qui supposent que les élèves franchissent un certains nombres d’obstacles incontournables pour y arriver.
  • une fiction toujours sous contrôle.
  • Une partie des outils d’une pédagogie fondée sur l’autoconstruction des savoirs.

a)Les obstacles.

Les obstacles sont directement liés aux « manques » des élèves : manque de connaissances, de savoir-faire ou absence de comportement et d’attitude adéquats. Nous retrouvons ici des notions familières en pédagogie (savoirs, savoir-faire, savoir-être).

b)Les conditions.

La tâche à accomplir est assortie de conditions d’exécution (ressources matérielles ou humaines, contraintes diverses).

Une situation – problème doit être stimulante et éveiller un désir, une curiosité pour l’élève. De même elle doit être sécurisante pour le mettre en confiance dans ses possibilités de développement personnel.

En conclusion, la situation – problème ne doit être ni trop facile, parce qu’alors l’élève n’apprendrait pas grand-chose, ni trop difficile, sous peine d’abandon ou de repli dans une attitude de dépendance à l’égard du professeur ou de ses condisciples.

c)La fiction sous contrôle.

En principe, si elle est bien pensée (tâche et conditions d’exécution), la situation – problème est très largement sous le contrôle de l’enseignant. Il doit pouvoir anticiper ce qui va se passer au moment où les élèves s’attelleront à la tâche, prévoir les difficultés de toute nature qu’ils rencontreront et les outils qu’ils auront besoin pour les résoudre.

d)L’autosconstruction des savoirs.

Une situation – problème met l’élève en recherche. Elle sera d’autant plus pertinente qu’elle aura du sens pour lui, notamment si elle peut être facilement reliée à des situations de vie rencontrées par ailleurs.

3. Comment procéder pour créer des situations – problèmes ?

Cela exige plusieurs choses :

a)un certain état d’esprit

Une situation – problème pertinente reflète toujours l’intégration réussie de trois éléments :

  • un profond désir que les élèves apprennent quelque chose qui aie du sens pour eux, et donc une bonne connaissance de ces derniers (de leurs besoins, de leurs centres d’intérêt)
  • une forte conviction que les élèves sont tous capables d’apprendre par eux-mêmes et une volonté de chercher à cerner leur zone de développement.
  • Une grande rigueur dans la définition de la tâche et des conditions d’exécution.

b)Avoir des idées de tâches

La démarche de situation – problème peut faire peur parce qu’elle fait appel à notre créativité et que certains s’en sentent démunis.

La recette, c’est d’ouvrir les portes, de ne pas cloisonner notre vie professionnelle en limitant nos recherches pédagogiques et de nous laisser interpeller à tout moment.

Certains diront c’est sans doute plus facile à dire qu’à faire… Mais je pense que c’est une question d’habitude et de confiance en soi.

Toute situation de vie est susceptible de nous donner des idées, puisqu’elle mobilise nécessairement des savoirs, des « savoirs-faire » et des « savoirs-être ».

Une publicité, une émission TV, la préparation d’un repas, une ballade en forêt, le choix d’un logement, une carte postale à écrire, un concert, une chanson, … Tout ce que les hommes réalisent depuis qu’ils existent constitue un réservoir de tâches susceptibles de devenir porteuses sur le plan pédagogique ou éducatif. Alors pensons surtout aux situations de vie rencontrées par les élèves.

En partant des objectifs obstacles.

  • A partir du sujet que l’on souhaite aborder, demandons-nous ce que les élèves ont besoin d’apprendre qu’ils ne savent pas déjà et quelles opérations mentales nous souhaitons qu’ils exercent.
  • Demandons-nous ensuite dans quelle situation les plonger pour qu’ils soient obligés de passer par l’apprentissage voulu pour surmonter l’obstacle, réussir le défi, résoudre l’énigme, etc …

Réfléchir en termes d’obstacles, c’est inventer une situation qui crée le besoin d’apprendre. Il nous suffit donc d’orienter autrement notre manière habituelle de réfléchir en termes d’objectifs et de capacités.

c)Déterminer les contraintes et les ressources

Matériel, documents, minutage, contraintes de tout type…

L’enseignant s’assure que les conditions d’exécution de la tâche vont effectivement permettre aux élèves de la réussir en développant les compétences et capacités souhaitées et en apprenant quelque chose de neuf.

d)Anticiper pour vérifier la pertinence du dispositif

Il faut imaginer très précisément ce qui va se passer pour vérifier si la tâche est réalisable et si les objectifs seront atteints.

4. Leçon Basee sur la methode situation- probleme pour les élèves

de 3ème sciences sociales

Sujet : l’Immigration et le déracinement

Objectifs :

  • Prendre conscience des difficultés rencontrées par des personnes arrivant dans un pays étranger pour essayer d’y trouver asile ou de quoi vivre.
  • S’approprier le vocabulaire nécessaire pour discuter adéquatement du sujet (réfugié politique/économique, immigré, immigration, émigration, demandeur d’asile, clandestin, sans papier,…)
  • Se rendre compte de la complexité de la question des migrations de population

Durée : 15 H

Remarque : Cette séquence n’a été réalisée et pensée que sur papier.

Je pense bien l’expérimenter dès l’année prochaine et vous présenter l’exposition

prévue à cet effet.

Déroulement de la séquence

  1. Lever d’images (2H) : phase d’accrochage

-J’affiche deux photos d’un groupe de réfugiés en exil (en fonction de l’actualité) sans aucune explication.

Chaque élève note sur une feuille 5 mots que leur évoquent ces photos.

Puis chacun choisi un personnage bien précis sur une des photos. Il imagine ensuite ce qu’il aurait bien pu emporter comme objets personnels et le note également. 10mn

-Mise en commun des mots notés et identification d’un mot qui rallie le plus de monde ou synonyme 10 mn.

-Travail de groupes de 3 à 4 élèves.

Chaque groupe note le mot en haut d’une affiche et se lance dans une écriture effervescente

Colonne de gauche : des mots qui ont des consonances semblables avec le début ou la fin du mot de référence ;

Colonne de droite : des mots qui ont un rapport avec le mot de référence. Affichage des résultats. 15mn

-Ecriture individuelle. 10mn.

d’un fragment, soit du journal intime de la personne choisie (« Qu’est-ce que cette personne a bien pu écrire dans son journal intime, ce soir-là ? »), soit du compte-rendu d’un journaliste qui aurait été là.

Consigne : utiliser un maximum de mots trouvés

-Lecture de quelques fragments si possible assis tous en cercle. 20mn.

Chacun lit ce qu’il a écrit sans spécifier le personnage. Un autre embraye si le texte lu précédemment a un rapport direct avec le sien.

-Je demande ensuite : « Qu’est-ce qui vous manque comme informations pour continuer à écrire ? »

Dresser la liste des réponses. 15 mn.

Exemples donnés : pourquoi partent-ils ? Où sont-ils ? D’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Combien sont-ils ? Pourquoi sont-ils là ? Qu’est-ce qu’ils cherchent ? Qu’est-ce qu’ils attendent ?

  1. Idées reçues / réalités (2H)

-Définitions

Evoquant le travail mené au cours précédent, je demande aux élèves ce que signifient pour eux les termes « réfugié », « demandeur d’asile », « immigré », « émigré », « clandestin », « sans papier ». 20mn.

-Expériences personnelles

Je demande ensuite si quelqu’un a entendu parler, dans les jours qui précèdent, ou vécu une expérience en rapport avec l’un de ces termes. Dans quel contexte ? (difficile à évaluer mais pas plus de 15 mn)

-Travail de groupes de 3 à 4 élèves. 15 mn

Cinq affirmations inscrites sur des feuilles séparées vont circuler d’un groupe à l’autre. Vraies ou fausses ?

Chaque groupe aura 3 minutes pour se prononcer pour chaque affirmation et noter pourquoi il pense que c’est vrai ou faux.

Je veille au temps et indique « changez » quand il le faut.

Les affirmations

  • nous sommes envahis par les immigrés.
  • Les immigrés prennent nos emplois.
  • La présence des immigrés fait baisser le niveau scolaire.
  • Les immigrés coûtent chers aux pays.
  • Les immigrés profitent des allocations de chômage ;

-Puis les élèves reçoivent cinq cartons d’informations détaillées, qui se réfèrent chacune à l’une des affirmations précédentes. Elles confirment ou infirment les opinions que les élèves avaient. Synthèse. 35mn.

-Réactions.

Qu’est-ce qui est surprenant ? Pourquoi ? D’où viennent ces préjugés ? Comment sont-ils véhiculés ? 15 mn

  1. Préparation à la rencontre avec une personne expatriée : (2H)

Les 2 étapes qui suivent sont prévues avant que les rencontres aient lieu avec les témoins, de manière à préparer les élèves psychologiquement, pour qu’ils prennent conscience qu’une certaine délicatesse s’impose avec des personnes qui ont peut-être vécu des choses très dures.

a)« Je pars ou je reste » 15mn.

Une partie de la classe est divisée en deux zones délimitées par une ligne tracée sur le sol. Chaque extrémité représente une opinion, la ligne du centre étant celle de l’indécision. Pour cet exercice, les deux alternatives sont : « Je pars » - « Je reste ».

En entendant des situations que j’énonce une par une, les élèves doivent se répartir d’un côté ou de l’autre en fonction de leur choix ; ils peuvent nuancer leur position en occupant une place intermédiaire.

Propositions d’énoncés.

  • « Je pars de mon pays pour mieux gagner ma vie et entretenir ma famille qui reste au pays »
  • « Je ne sais pas où loger, je ne connais personne mais je sais que la vie sera meilleure ; on me l’a promis »
  • « Je sais que je devrai travailler très dur et faire face à de nombreuses moqueries mais l’important est d’être avec ma famille dans ce nouveau pays »
  • « Je ne connais pas un mot de leur langue mais je pense avoir enfin du boulot et vivre plus décemment »
  • « Quoi qui se passe, je sais que là-bas il y a des allocations sociales pour les gens »
  • Peu m’importe de vivre clandestinement, l’important est que je sois en sécurité » ….

b)L’obtention d’un permis de séjour

Je demande 3 volontaires pour se livrer à cette expérience que je leur explique lentement à l’extérieur de la classe : (10 mn)

« Vous êtes dans la file devant l’office des Etrangers…

Vous venez demander un permis de séjour… et vous devez absolument l’obtenir…

Vous allez vous présenter à un des 3 guichets et défendre votre cause.

Préparez-vous à cette rencontre : faites le point sur votre situation… (D’où venez-vous ?... Pourquoi avez-vous quitté votre pays ? …)

Pendant ce temps, d’autres animateurs (un éducateur italien, un prof de néerlandais et un inconnu parlant l’anglais), aidés des élèves restant, transforment la classe en Office des Etrangers. Ils disposent de 3 tables (guichets) et s’installent derrière celles-ci.

L’élève entre en classe : ouverture des guichets. Je l’invite et l’encourage à se présenter à l’un des guichets.

Dès le premier contact, c’est la surprise générale : en effet, les personnes se trouvant derrière ces guichets parlent des langues étrangères qui ne sont pas nécessairement connues des élèves.

Après avoir laissé se présenter les 3 élèves à chaque guichet (15mn) je propose au groupe de se réunir afin de se concerter : « Comment améliorer la stratégie ? » (15 min)

Secondes tentatives avec le deuxième groupe d’élèves. (15min)

Partage du vécu avec les animateurs (30 mn)

  1. Rencontre avec une personne expatriée (3H)

Pour trouver des réponses aux différentes questions que les élèves se sont posés depuis le début de la séquence, j’invite deux personnes immigrées.

  • Un italien venu en Belgique dans les années 50 pour travailler dans les mines
  • Une rwandaise venue en Belgique pour y faire ses études

Un groupe d’élèves va prendre contact avec une des personnes et l’interviewer (50mn) de façon à

-retracer tout son itinéraire, à porter sur une carte jusqu’à sa résidence actuelle ;

-récolter des informations sur le lieu de départ (comment est-ce là-bas ? Pourquoi la personne est partie ? Pourquoi a-t-elle choisi » le Belgique ? sur ce qui s’est passé à chaque étape ou durant le trajet (avec qui, événements marquants, obstacles, coût…) et comment s’est passée l’arrivée en Belgique ;

-récolter si possible des documents authentiques du voyage de cette personne (visa)

Synthèse des informations reçues et rédaction d’un document clair et précis (50mn) et exposition des faits à l’autre groupe (2 x 25 mn)

5. Exposition : « voyage au bout de l’espoir » (6H)

Comment communiquer aux autres snarkois, aux parents, au Pouvoir Organisateur de l’école et au conseil d’administration de l’IMP ces expériences de vie ?

Mise en projet (2H)

Ensemble, il faut déterminer des critères généraux de qualité pour l’exposition, à partir de la question : notre exposition sera réussie si …, puis de celle qui en découle : qu’avons- nous envie de trouver dans notre exposition ? Travail de groupe sur un avant projet

Critique constructive (1H)

Chaque groupe présente son avant-projet. Au préalable, il convient d’expliquer le sens de ce moment : utiliser la classe comme échantillon-test et comme groupe de solidarité où trouver des ressources complémentaires (certains sont plus créatifs, d’autres plus organisés, d’autres plus sensibles à ce qui se vit, …)

Après chaque présentation, la classe doit émettre ses critiques et proposer quelques suggestions pour améliorer l’exposition.

Elaboration de l’exposition (3H)

Panneaux, textes, photos, fond musical… avec la collaboration de leurs professeurs d’artistique

L’exposition (en dehors des heures de cours : fête de fin d’année)

Les élèves doivent en assurer la promotion et servir de guide à ceux qui le souhaitent.

(Carte d’invitation, publicité dans l’entourage…)

VOILA… J’espère ne pas vous avoir lassé avec mes « rêveries » de pédagogue.

Il est essentiel d’innover, d’avancer et d’y croire.

J’espère que les jeunes montreront autant d’enthousiasme que moi et que d’autres personnes me suivront dans cette nouvelle approche pédagogique. Il n’est certes pas évident de pratiquer cette démarche tout le temps. Cela demande beaucoup de réflexions, de remises en questions dans sa façon de faire et beaucoup d’investissement. Mais le monde ne sait pas fait en un jour.

Comme quoi toute formation est souvent bonne à prendre… N’oublions pas que ce sont nos jeunes qui en bénéficieront pour devenir des citoyens responsables. En tout cas nous le souhaitons. En tout cas, cela remonte le moral des troupes.

Degrève Marie-Christine, professeur de sciences sociales

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